mardi 27 novembre 2012

Buenos Aires: l'Europe coincée en Amerique latine

Déjà 5 jours dans la capitale argentine avec notre ami Manolo qui nous reçoit comme des princes et nous présente ses amis Argentins, Espagnols, Uruguayens, Bresiliens et Peruviens. Le monde des Expats, ivres de culture et de Malbec argentin (très bon d'ailleurs) s'offre à nous grâce à lui :-)))

Le depaysement fut total à notre arrivée du Perou! Ici, il fait chaud. C'est le printemps. On mange des cerises et des fraises, les arbres sont en fleurs :-)

Autre changement remarquable aussitôt: pas de population indignéne ici. Contrairement aux autres pays d'Amerique du sud, les indiens ont été décimés ou parqués dans les confins du pays. Pas de metissage donc. Tout le monde est occidental! Beaucoup de bruns bien sûr, issus de l'immigration italienne et espagnole, mais aussi beaucoup de blonds et de roux (allemands, irlandais, polonais, français, juifs d'Europe de l'Est...). On realise soudain pourquoi les Argentins se disent - avec un orgeuil qui confine au racisme - les seuls Européens d'Amerique latine.

Le centre ville - gigantesque et reconstruit au début du XXème siécle - nous plonge dans l'histoire de l'immigration massive des Européens vers Buenos Aires et New York (la rivale de l'époque). L'argent coulait à flot vers ce "grenier du monde". En quelques années, les riches Européens implantés ici ont reconstruit une ville européenne. Voulant se demarquer de l'Espagne coloniale - symbole du passé - ils ont fait venir des architectes français ou belges pour bâtir le "Paris du Sud" - symbole de modernité à l'époque. Hotels particuliers avec concièrges, larges avenues, premier metro du continent dont il reste des rames en bois, théâtres et opéra (le fameux Teatro Colon) dominent le centre ville, agrèmenté de jardins publics, terrasses de café, marchés aux puces, grands magasins et boutiques de luxe. Même le cimetière du Pére Lachaise semble avoir trouvé son double ici... Les habitants adorent la culture en général, le théâtre, l'opera, le cinema, la mode, les musées, les expos qui foisonnent... Encore aujourd'hui, les quartiers construits à place des docks sont dessinés par Stark ou Caratrava.

Mais Buenos Aires n'est pas devenu Paris et n'a pas suplanté New York. Crises economiques et instabilité politique depuis un siècle ont figé cette partie de la ville dans une vision nostalgique. La plupart des batiments sont defraichis voire abandonnés. Les "Porteños" qui nous arrêtent dans la rue nous parlent du passé glorieux et du declin de cette "petite Europe". Et on se demande si Buenos Aires nous parle de l'Europe du passé ou si elle nous montre ce que deviendrait notre continent après une decennie de crise economique grave... Heureusement, nous decouvrons aussi les quartiers plus modernes de Puerto Madero et Palermo, quartiers super bo-bo (encore l'influence occidentale...) et très agréables pour flâner le week-end sous le soleil.

Le Tango nous apparaît comme la seule chose authentiquement argentine, créé ici par les Argentins eux-mêmes sans tenter d'imiter les modes europénnes. Notre soirée dans une Milonga, ecole de tango, dans un ancien entrepot fut tres sympa. C'est effectivement très beau, sensuel et on finit pas avoir envie de danser comme tous ces couples :-) Je passe sur les palais tels que la Casa Rosada, en pierre rose et illuminé en rose bonbon le soir, pour faire face à la banque nationale, eclairée en bleu... Ça rappelle certaines soirées bruxelloises :-)) je passe aussi sur l'utilisation des images de Perron et son epouse Evita, que le pouvoir actuel utilise pour sa propre legitimité....

Nous quittons Buenos Aires pour decouvrir les Chutes d'Iguaçu au nord du pays, à la frontiére brésilienne, puis Peninsula Valdez pour voir pinguins et baleines, puis pour deux jours de trek sur les glaciers du sud. Bien sûr, nous comptons bien parfaire notre connaissance de la cuisine argentine en chemin :-))

À suivre.....